Dans le lycée où j'enseigne, je participe à l’audition de la grande finale de slam. Je suis impressionné par le silence qui règne dans la salle lorsque les participants récitent leurs poèmes et le bruit et les cris d’enthousiasme lorsqu’ils terminent. L’animateur de la séance a réussi à maîtriser un public électrique pendant les deux dernières heures de classe avant le départ en vacances.
Des mots pour convaincre,
Des mots pour raconter,
Des mots pour émouvoir,
Des mots pour séduire un public avide d’histoires.
Des mots pour communiquer peut-être je t’aime, j’ai peur, j’ai besoin d’un câlin…
Dans une salle bondée des élèves de seconde,
J’assiste à la finale du Slam, un combat poétique de grande ampleur.
L’animateur invite stratégiquement les élèves à lever la voix et à applaudir bruyamment.
Le message est passé.
Les cris sont tolérés, mais après chaque intervention.
L’enthousiasme du public produit un bruit étourdissant.
Mais, ô surprise, le silence revient dès que le participant prend la parole.
Et la voix de chacun ressemble à une mélodie bien accordée.
Tous sont des maîtres de l’art oratoire.
Je me délecte dans un coin de la grande salle.
Les mots volent et remplissent l’espace d’une harmonieuse musicalité.
Les figures de style, les comparaisons, les métaphores sur la vie, la maladie, la jalousie ou la mort nous permettent de rêver.
Le respect de la langue et de sa sonorité dure un moment, car le public laisse transparaître son humanité.
Des mots pour s’émerveiller, pour admirer la capacité de nos élèves à saisir en quelques unités lexicales une parcelle de la réalité dans laquelle ils vivent.
Des mots pour contempler que la culture nous rassemble afin de devenir ce que nous sommes : des hommes et des femmes assoiffés de la beauté.
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